Autour de Bach et Händel
Concert Flûte et Orgue
Jean Pierre Menuge, flûte à bec & Pierre Jacquet, orgue
Samedi 3 juin 2023 à 20h00
Eglise Saint-Julien de Royaucourt – Rue du Chanoine Fox – 02000 – Royaucourt -et-Chailvet
Au programme :
John BASTON, Concerto en sol majeur (Flûte et orgue) – Georg Friedrich HÄNDEL, Sonate en fa majeur (Flûte et orgue) – Georg Philippe TELEMANN, Sonate en fa majeur (Flûte et orgue) Johann Sebastian BACH, Sonate en trio en do majeur BWV 529 (Flûte et orgue) & Sonate BWV 1030 (orgue)
Jean-Pierre MENUGE : Une passion de toujours pour la musique baroque, la flûte à bec et la facture de clavecin l’a conduit en France, en Angleterre, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, en Suisse, en Pologne, en Hongrie, en Roumanie… pour de nombreux concerts, récitals, stages d’interprétation ou enregistrements, entre autres pour le cinéma (“George Dandin”, « Louis, Enfant Roi » de Roger Planchon) ou encore musique de scène comme celle du spectacle “les Dix Commandements” de Robert Hossein. Il s’est produit aux côtés de très nombreux musiciens dont certains aussi prestigieux que James Bowman ou Jaap Schröder. Il est professeur honoris causa du Conservatoire Frédéric Chopin de Cracovie et est régulièrement invité dans la Saison de la Philharmonie de cette ville. Il est par ailleurs directeur artistique de plusieurs programmations en France: Musiques en Ecrins dans les Hautes Alpes (de 2005 à 2010) et les Heures Musicales de la Vallée de la Bresle en Normandie, depuis 1997.
Pierre Jacquet a obtenu un premier prix d’orgue dans la classe de Michel Chapuis au Conservatoire National de Strasbourg et une médaille d’or dans la classe d’André Isoir à l’Ecole de musique d’Orsay. Tout en menant une carrière d’économiste du développement et de professeur d’économie dans une grande école française, il a poursuivi une activité de concertiste et s’est produit en France, en Belgique, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis. Résidant souvent dans le Laonnois, il y donne des récitals d’orgue ou accompagne des solistes et ensembles vocaux.
Ce concert est organisé au profit de la restauration de l’église St-Julien de Royaucourt.
Participation aux frais : Adulte : 10 € / -18 ans : gratuit – Tarif spécial de soutien aux travaux de restauration de l’église : 20 €
Bach et Händel
Nés la même année, nourris par les mêmes maîtres, tous les deux organistes d’exception, Bach et Händel laissent une œuvre que tout oppose d’une certaine façon. Bach n’a jamais écrit d’opéra, Händel n’a jamais (ou presque) écrit en allemand. L’un a très peu voyagé, l’autre a sillonné l’Europe. L’un consacra sa vie à l’église, l’autre au théâtre. Mais par dessus tout, c’est dans l’écriture et le rapport à la musique que s’opposent deux personnalités musicales exceptionnelles, Bach le grand architecte du son, Händel le génial improvisateur.
La production musicale de J.S. Bach est immense et, sauf l’opéra pour lequel il n’a jamais écrit, sa musique concerne tous les genres et toutes les formes connus à son époque. Bach, comme beaucoup de ses contemporains allemands, vouait une admiration profonde pour la culture française, singulièrement pour la musique française. Lui qui n’était jamais sorti de son Allemagne natale, trop occupé par ses innombrables activités, connaissait bien les compositeurs français à travers leurs œuvres. Il possédait de nombreuses partitions, les utilisait dans son enseignement et les recopiait pour ses élèves. Les musicologues ont authentifié de nombreuses copies de la plume de Bach, comme les suites pour clavecin de Francis Dieupart. On peut imaginer que le grand Bach s’inspira de modèles français méconnus pour composer, entre autres, ses ouvertures pour l’orchestre ou encore ses suites pour le clavier.
Allemand par la naissance, naturalisé citoyen anglais en 1726, par les influences qu’il a reçues et par la quantité de musique qu’il nous a laissée dans cette langue, Händel est peut-être le plus italien de tous les compositeurs de son époque. Lorsqu’en 1706 il part pour l’Italie, il n’a que 21 ans et fuit l’avenir de juriste auquel son père le destine. C’est un jeune homme brillant, organiste de grand talent mais aussi violoniste et hautboïste. Il aurait bien pris la succession de Buxtehude à Lübeck mais la clause d’un mariage « forcé » avec la fille du Maître le fera renoncer. En 1708, son oratorio italien, La Resurrezione, est dirigé à Rome par Corelli lui-même. Le succès est immense; les italiens le surnomment « Il Sassone » (le Saxon). Il devient l’ami de Corelli, des Scarlatti père et fils, de Pasquini. Admis dans le milieu musical, il rencontre les grands mécènes.
Les amateurs de musique se passionnent alors pour les compétitions entre virtuoses. Début 1709, Händel se retrouvent face à Domenico Scarlatti dans un duel orgue/clavecin dans la maison du protecteur d’Arcangelo Corelli, le cardinal Ottoboni. Quelle joute extraordinaire ! Scarlatti sort vainqueur pour le clavecin… et Handel pour l’orgue. Lorsqu’il arrive en Angleterre, le succès de son opéra Rinaldo est immédiat. Dès lors, avec le talent qui est le sien et jusqu’à la fin de sa vie, Händel se fera l’ardent défenseur de la musique italienne en dépit des cabales, rivalités d’artistes et de mécènes, pugilats sur scène même, difficultés financières qui jalonnent sa carrière. En 1728, Haymarket ferme ses portes. Hændel se tourne alors vers l’oratorio, seule forme de “spectacle” autorisée pendant le Carême : le Messie, crée à Dublin en 1742, Israël en Egypte sont des sommets du génie musical de Hændel où il transcende de façon magistrale le langage de la musique italienne.