De la fin du XIIe siècle jusqu’au début du XXIe siècle, plusieurs dizaines de dates importantes ont jalonné la longue histoire de l’église Saint-Julien-de Royaucourt.

1147

Nicolas d’Espagne (famille des comtes de Roucy) part en croisade et donne aux templiers de Laon son domaine de Royaucourt.

1163

Les templiers de Laon (Pierre de Nouvion et les frères du Temple, avec l’approbation d’Eustache, maître des frères du Temple en France) vendent ce domaine à Gautier, trésorier de l’église -cathédrale de Laon, neveu de l’évêque Gautier de Mortagne, pour la somme de 240 livres en monnaie de Provins.

1174

Mort de Gautier de Mortagne, évêque de Laon.

1177

Le 14 mars, non loin d’ici, près du moulin de Comportet, sur les bords de l’ Ardon, les habitants des villages d’ Anizy – Bourguignon – Brancourt – Chevregny – Chivy – Etouvelles – Jumigny – Laval – Lierval – Lizy – Merlieux – Fouquerolles – Monampteuil – Mons – Nouvion le Vineux – Presle – Thierny – Urcel – Vaucelles – Beffecourt – Wissignicourt, furent massacrés par les troupes du nouvel évêque-comte de Laon Roger de Rozoy, pour avoir voulu défendre les droits et libertés qu’ils venaient d’acquérir par l’institution d’une commune, avec l’agrément du roi Louis VII.

1188

Début de la construction des fondations de l’église Saint-Julien et Saint-Jean Baptiste de Royaucourt (chœur). C’est aux seigneurs de Roucy et au trésorier de l’église-cathédrale, Gautier, à Enguerrand de Chimay neveu de l’évêque Roger de Rozoy, à Itier frère de l’évêque Anselme de Mauny qu’est due la construction de cette église.

1200

Construction du transept nord.

1216

Dédicace de l’église sous l’invocation de Saint-Julien en présence de 12 évêques (dont Anselme de Mauny, évêque de Laon), de 4 commandeurs de l’ordre, d’abbés mitrés, etc…Jamais cérémonie ne fut plus belle. Toute la noblesse du pays s’y trouvait sous les armes, commandée par Enguerrand III, sire de Coucy.

1230

Construction du transept sud.

1255

Itier de Mauny affranchit les serfs de Royaucourt.

1463

Existence du pèlerinage de Saint-Julien à Royaucourt.

1496

Nicolas de la Vieuville acquiert la terre de Chailvet.

1537

En juin, la majeure partie des maisons de Royaucourt, couvertes en chaume, sont incendiées.

1554

Pierre de la Vieuville fait construire le château de Chailvet.

1554

Le 29 juillet : Pierre de la Vieuville, devant le portail de l’église, assisté des notaires royaux du bailliage du Vermandois, avec tous les habitants convoqués, procède à l’inventaire de tous les biens. Il en résulte un document précieux de 400 pages : le Terrier de 1555 (conservé aux Archives de l’Aisne).

1555

Le 25 janvier : Inhumation dans la nef de Catherine de la Taste, dite de Montferrand et épouse de Pierre de la Vieuville.

1569

Inhumation de Pierre de la Vieuville, aux côtés de son épouse. La pierre tombale est maintenant visible à l’entrée de l’église, sur le mur gauche.

1644

L’éclat des processions est signalé par Nicolas Le Nain, dans un bail qu’il avait consenti à un laboureur.

1655

Les registres paroissiaux de Royaucourt sont tenus à l’église.

1668

Épidémie de peste.

1694

« Le grand hiver », ou l’année sans été : il neige en août. (Nous savons aujourd’hui que cela est la conséquence d’éruptions volcaniques en Islande).

1709

Hiver terrible qui détruisit dans leur totalité les cultures, les vignes, les arbres fruitiers : il en résulte une épouvantable famine. La plupart des habitants savent lire et écrire : de 1664 jusqu’à sa mort en 1709, Ambroise Leriche, greffier de Royaucourt et clerc laïque de l’église, enseignait le catéchisme aux enfants et leur apprenait à lire et à écrire dans le presbytère (accolé à gauche de l’église).

1718

Baptême de la grosse cloche (aujourd’hui disparue), nommée Françoise-Crépine, du nom de sa marraine épouse de Charmolue de la Garde, seigneur de Royaucourt et Chailvet.

1779

A partir de cette date, il n’y a plus d’inhumation dans l’église, mais dans le cimetière qui l’entoure.

1789

Le 1er mars, à la requête du bailli de Vermandois, l’assemblée de Royaucourt et Chailvet est convoquée à son de cloches « à la manière accoutumée ». Au prône de la messe paroissiale, lecture est faite par l’abbé Lefèvre, curé de Royaucourt, du texte de l’ordonnance du roi du 4 janvier. Nicolas Lenel et Jean-Baptiste Ogée sont désignés aux voix pour rédiger le cahier de doléances.

1789

Le 4 août, les biens du clergé, devenus biens nationaux, sont mis aux enchères publiques.

1791

L’abbé Lefèvre, curé de Royaucourt depuis 27 ans, refuse de prêter serment. Sa signature apparaît pour la dernière fois le 27 mars 1791 dans les registres paroissiaux. Le 25 mai, il est remplacé par un curé constitutionnel : l’abbé Salvy.

1790

Vote de la constitution civile du clergé. Le nombre des évêchés de France est diminué de moitié. Dans le département de l’Aisne, il n’y aura plus qu’un évêque, celui de Soissons. En outre, les curés et évêques doivent être désignés par voie électorale ; ils ne sont plus soumis à l’autorité du souverain pontife le Pape Pie VI. Monseigneur de Bourdeilles, évêque de Soissons et Monseigneur de Sabran, évêque de Laon, refusent de prêter serment, quittent leur siège épiscopal et s’exilent.

1792

A partir de septembre 1792, le registre paroissial est tenu par le maire de la commune de Royaucourt et Chailvet : Nicolas Lenel. Antoine Cuvereau, « officier public », est chargé d’y inscrire les naissances, mariages, décès…et bientôt les divorces.

Le 8 décembre 1792 est porté le jugement de divorce prononcé au profit de Marie Françoise de Bignicourt, la châtelaine de Chailvet à l’encontre de son mari François de la Garde de Saignes, ancien capitaine de cavalerie qui a pris le chemin de l’émigration.

1793

Sous prétexte que les clochers s’élevant au-dessus des autres édifices violent le principe d’égalité, leur destruction est effectuée. Ainsi disparaissent les flèches de la cathédrale et des églises de Laon. Par bonheur notre église échappe à cette mutilation, mais est vidée de son contenu et ses cloches sont fondues.

1794

Eustache Marolles est élu difficilement évêque de Soissons, et sacré à Paris par Talleyrand, mais il démissionne, et n’aura pas de successeur car le culte est alors proscrit.

1801

C’est sous le Consulat de Bonaparte, avec le Concordat, que renaît la paix religieuse. Alors la paroisse de Royaucourt reprend vie. Elle s’accroît même car les habitants de Bourguignon lui sont rattachés, alors que depuis des siècles, ils relevaient de la paroisse de Montbavin.

1802

Établissement de la fabrique de vitriol, de couperose et d’alun à Chailvet. Industrie qui occupe 140 ouvriers en 1807 à l’exploitation des Cendrières jusqu’en 1914.

1814

Les Prussiens et les Russes envahissent le Laonnois. La cavalerie irrégulière cosaque pille et détruit par plaisir. Napoléon gagne la bataille de Craonne les 6 et 7 mars, mais perd celle de Laon les 8 et 9 mars.

1820

Le conseil de fabrique, composé de personnalités de Royaucourt Chailvet et de Bourguignon, remplace les cloches qui ont disparu à la Révolution.

1828

Sous l’abbé Sablière depuis cette date, avec le Chevalier de Barive, Michel Gondallier de Tugny, Armand de Hédouville, Joseph de Saint-Preux, les efforts constants et les sacrifices consentis par les habitants, les appels d’année en année aux pouvoirs publics, le conseil de fabrique sauve l’église de la ruine.

1830

Installation du cimetière actuel, avec son cèdre prodigieux.

1838

L’église Saint-Julien de Royaucourt est classée Monument Historique.

1845

Nouvel incendie de maisons à Royaucourt.

1870

Invasion par les uhlans prussiens ; la citadelle de Laon se rend le 8 septembre.

1890

La foudre tombe sur le clocher de l’église Saint Julien de Royaucourt.

1892

Aménagement du parvis et du mur de soutènement devant l’église, avec une grille offerte par le maire et châtelain Monsieur Brunel. La croix en pierre du XVIe siècle, sur la terrasse, est un témoin de l’ancien cimetière.

1895

Démolition de l’ancien presbytère qui commence à s’écrouler.

1896
1901

La foudre tombe de nouveau sur le clocher, causant d’importants dégâts.

1914

Le 3 août les cloches de l’église, avec celles des villages voisins, sonnent le tocsin.

Le 2 septembre apparaissent les premiers uhlans, suivis des fantassins allemands.

1916

Les Allemands enlèvent les cloches.

1918

Quand, en octobre 1918, le pays est enfin libéré, presque tout est détruit.
Le toit de l’église a été soulevé par le souffle des obus, des vitraux ont été pulvérisés, un projectile a éclaté dans la première travée du chœur.

Il faut plus de 5 ans pour remettre l’église en état.

1931

Le 12 avril, Monseigneur Mennechet baptise 2 nouvelles cloches.

Celle de Royaucourt-Chailvet : Philippine Zulma Marguerite Marie ayant pour parrain Hervé de Hennezel et pour marraine Madame Gadret ;

et celle de Bourguignon : Xaverine Louise Marie Thérèse, ayant pour parrain le commandant de Buttet et pour marraine Mademoiselle Louise du Tartre.

1940

Combats dramatiques de mai et juin 1940 ; 4 années d’occupation avec son cortège de misères auquel il faut rajouter cette fois les déportations.

1944

Quand, le 29 août 1944, les Allemands quittent notre pays, c’est en laissant derrière eux les châteaux de Chailvet et de la Grand Maison en feu. L’église sort indemne de cette tourmente.

1959

Démolition du gracieux campanile qui menaçait de s’effondrer.

1962

Remplacement du solivage et couverture de la nef. Souvenons-nous de François Brisse, apprenti couvreur, qui chute et décède à l’âge de 19 ans.

1972

Création de l’association « Les amis de l’Eglise St-Julien de Royaucourt » le 30 septembre.

Son but premier est la restauration du clocher qui commence à pencher dangereusement.

1975

Le 17 juin, grâce à l’association, aux deniers recueillis, à la Direction des Monuments Historiques et des Bâtiments de France, le clocher restauré reçoit son nouveau coq, baptisé par Monseigneur Lantin.

2000

Pour la mise en valeur de la vue extérieure de l’église, les lignes électriques et téléphoniques sont enterrées.

2002

De 8h à 22h, l’horloge sonne à nouveau les heures.

2005

DU 25 septembre à fin octobre, exposition Saint Julien de Brioude dans l’église.

2006

Le 20 septembre, pose d’une plaque dédiée au chanoine James Conan Fox, curé de Royaucourt, l’un des fondateurs de l’association des Amis de Saint Julien de Royaucourt le 30 septembre 1972 et son premier président. Bénédiction de cette plaque lors d’une messe présidée par le père évêque Mgr Marcel Herriot, concélébrée par le père Trouslard et les abbés Georges Delattre et Philémon Muaba-Diop.

2008

Le Conseil d’administration des Amis de l’église Saint julien de Royaucourt lance le projet de la réfection des vitraux de l’abside sur le thème du baptême du Christ.

2009

Le 10 mai, l’abbé Alain Bosquet, vicaire général de Laon, inaugure le « parcours de beauté et spiritualité dans le laonnois ». Saint Julien de Royaucourt y figure aux côtés de la cathédrale de Laon, des églises d’Urcel, de Pancy- Courtecon, Martigny-Courpierre et Bruyères.

26 ma, une tempête emporte une partie du toit.

2010

Le 20 juin, pose de la plaque des Monuments historiques, suivi d’un concert de la chorale « La Villanelle ».

2015

Le 18 avril, l’atelier Berthelot, de Saint-Pierre Aigle (Aisne) est choisi par la commission des Arts sacré pour le projet de triptyque de vitraux et le 15 avril, la commission de la DRAC valide le projet.

2017

Le vitrail central de l’abside est posé. Résolument moderne, de couleur bleue, avec quelques touches de jaune, Il représente l’eau du baptême s’écoulant de la main droite de Saint-Jean Baptiste sur la tête du Christ.

2018

Le 24 juin, Monseigneur Renauld de Dinechin procède à la bénédiction du vitrail central.

Peint au milieu du XIXe siècle, le tableau de l’Assomption de l’église Saint-Julien, inscrit en 2007 à l’inventaire du patrimoine mobilier des Monuments historiques, est rénové en 2018, à l’initiative de l’association des Amis de l’église Saint-Julien de Royaucourt. Cette huile sur bois cintré est désormais accrochée en haut de la nef centrale.

2020

En Avril, l’étude de diagnostic, réalisée par Maël de Quelen, architecte des Monuments historiques en vue de la restauration de l’église est remis aux deux communes.

Au cours de l’été, les 2 vitraux entourant le vitrail central de l’abside sont posés.