L’église Saint-Julien de Royaucourt date du XIIe siècle, avec la construction de son chœur et d’une tour en toit terrasse qui a débuté en 1176. Puis pendant les XIIIe et XIVe siècles, sa construction s’est poursuivie.
Juchée sur son socle naturel, l’église Saint-Julien de Royaucourt est visible de loin. Elle se distingue des autres églises du Laonnois par l’élégance de sa silhouette, la hauteur de sa nef et le profil effilé de sa flèche. Edifice gothique tardif, elle est orientée est-ouest comme toutes les églises du Moyen-Âge, et mesure 32 m de longueur, 16 m de largeur et 18 m de hauteur sous la voûte. Sa construction s’est étalée sur plus de 300 ans, entre la fin du XIIe siècle et le début du XVIe siècle
Le transept
Partie la plus ancienne de l’édifice, le transept a été bâti pendant la première moitié du XIIIe siècle. Peu saillant, il a été profondément remanié dans sa partie nord au début du XVIe siècle puis, une bonne centaine d’années plus tard, dans sa partie sud. La croisée est surmontée d’un clocher coiffé d’une flèche aiguë entourée de quatre clochetons.
Le choeur
Construit au tournant du XIVe siècle, le chœur se compose d’une travée droite se terminant par une abside à cinq pans en demi-cercle couronnée d’une petite flèche en charpente couverte d’ardoises.
La nef
Longue de 16 m, la nef se compose de trois travées. Achevée dans les premières années du XVI è siècle, elle s’élève sur trois niveaux comportant de grandes arcades et une sorte de triforium surmontés par une série de fenêtres hautes. Les piliers séparant les travées sont ornés de chapiteaux à motifs végétaux et la nef est couverte par des ogives à filet saillant. Sur le versant occidental, une tribune supporte un harmonium.
La façade occidentale
Datant pour ses deux premiers niveaux du début du XIVe siècle, puis du XVIe siècle pour sa partie haute, la façade occidentale se divise en trois vaisseaux correspondant à la distribution générale de l’église. Particulièrement élancée, la partie centrale s’appuie sur deux arcs-boutants latéraux et comporte un portail central monumental en bois à double battant surmonté d’une verrière ogivale et d’une rose ornée de vitraux. A l’intérieur, une tourelle d’escalier permet d’accéder aux combles de la nef.
Les façades latérales
Quant aux façades latérales, elles ont été achevées au XVIe siècle. Comme l’intérieur de la nef, elles comportent naturellement trois niveaux d’élévation et trois travées percées d’une fenêtre à deux lancettes. Côté Nord, la sacristie masque une partie du rez-de-chaussée.
Une bonne partie du monument a été largement restaurée au cours du XIXe siècle puis au cours du XXe siècle après les destructions de la Première Guerre mondiale.
Le village de Royaucourt a eu la chance de ne subir que peu de dégâts pendant la guerre de 1914-18 et de ce fait, il a été permis de conserver des constructions du XVIIIe et surtout du XIX siècle, formant un écrin architectural autour du joyau qu’est l’église Saint-Julien. Avec le village de Bourguignon, situé en contrebas, ce site remarquable fait partie de l’inventaire des sites classés et inscrits de l’Aisne.